Historique
Les 26 et 27 janvier 2013, des acteurs de l’agroécologie au Maroc organisent les Premières rencontres nationales du Réseau des initiatives agroécologiques au Maroc. Ces journées ont mis en avant l’agroécologie comme alternative, tant à la dégradation massive des patrimoines nourriciers, à l’insécurité alimentaire, à la pauvreté, qu’à l’exode des populations paysannes vers les centres urbains. Une solution pour un pays comme le Maroc où l’agriculture reste majoritairement familiale et dont plus de 90% du territoire est concerné par l’aridité.
Lors de ces premières rencontres nationales, le RIAM a pu clarifier ses objectifs, à savoir devenir une plateforme d’information et de communication entre acteurs de l’agroécologie, répondre à leurs problématiques par l’organisation d’échanges, de formations, la capitalisation et la mutualisation de moyens.
Un large débat a animé l’assemblée quant à la structuration à donner au réseau. À Salé, plus de 150 participants au terme des 2 journées d’échanges et de réflexion officialisent le réseau sous la forme d’un réseau informel, vivant et diversifié, réuni par une coordination nationale à laquelle chacun est invité à participer. Différents groupes de travail ont été mis en place en fonction des axes prioritaires du réseau tant liés à son fonctionnement (gouvernance, financement, communication, etc.) qu’aux initiatives concrètes portées par ses membres, à impulser, appuyer ou démultiplier : permaculture, apiculture, partenariat local solidaire entre producteur et consommateur (PLSPC), agritourisme (hébergement et restauration), agriculture urbaine, etc.
Après deux années et demie d’existence du réseau informel, le RIAM a décidé d’évoluer vers un réseau légalement constitué en association (dahir 1958). L’assemblée générale du 29 juin 2015 adopte les statuts associatifs et élit, pour deux années, son premier Comité d’orientation stratégique 2015/2017.
Au cours des deux premières années d’existence, l’accent est mis sur le besoin de se faire connaître à travers tout le pays. Le RIAM organise, en 2016 et 2017, 8 forums régionaux d’agriculture durable clôturés fin 2018 par les Assises nationales pour la transition agroécologique.
Un Recueil des expériences, bonnes pratiques et circuits courts entre producteurs d’agriculture durable et consommateurs est publié.
Le RIAM a également développé et mis en place, sur la base de cahiers des charges (production végétale, apiculture, aviculture), un système participatif de garantie (SPG), sous l’appellation Agroécologie Maroc. Ce projet a été accompagné par le CIRAD pour la zone pilote de Rabat . Il permet de labelliser chaque année des fermes et jardins (26 en octobre 2019). Des producteurs s’organisent également dans la zone de Marrakech pour adopter le SPG avec quelques adaptations liées au contexte agricole et climatique.
Il a appuyé l’émergence de 4 marchés paysans eco-solidaires.
Enfin, la création d’un Observatoire de l’agroécologie au Maroc a été mis en place en partenariat avec l’IRD (Institut de recherche et de développement), le CIRAD et le LITOPAD (laboratoire hébergé à la faculté des lettres et des sciences humaines de Rabat).
Gouvernance
La gouvernance est une thématique prioritaire pour le RIAM, et se doit d’être en cohérence avec les valeurs portées par l’association. La gouvernance concerne à la fois la manière de travailler et de prendre des décisions au sein et entre les divers organes / membres de l’association à tous les niveaux que ce soit.
À l’issue de travaux sur la gouvernance, le RIAM a opté pour une organisation la plus horizontale possible, dynamique et vivante, en constante évolution, permettant à l’ensemble des acteurs impliqués d’établir des relations souples et dynamiques, tout en préservant leur intégrité et leur autonomie propre.
Les règles de cette gouvernance, qui se veut organique, se déclinent dans plusieurs documents : statuts, règlement intérieur, charte, et autres documents en cours de modification.
Structure organique : autonomie et coopération
L’organisation du RIAM s’apparente à celle d’un corps vivant et se base sur les principes de liens organiques :
- composé par des acteurs de l’agroécologie, adhérents, ses cellules,
- structuré en différents pôles, commissions, ses organes,
- animé par l’ensemble des liens et des relations à ses divers niveaux, et par les rôles investis par les adhérents impliqués.
Ses pôles et commissions sont fixes et éphémères :
- commission communication, commission gouvernance, commission financements, commission RIAM SPG, commission médiation.
- pôles recherche et expérimentation, pôle formation et transition, pôle international, pôle commercialisation, pôle agriculture urbaine, pôle éco et agrotourisme.